Kifa va porter sa démission

Kifa se rapprochait tranquillement du bureau du directeur. Il ne serait probablement plus là à l'heure qu'il était, mais cela valait le coup d'essayer au moins. Il imaginait déjà la réaction que son patron aurait quand il lui raconterait son histoire et les raisons de son départ. C'était des pensés désagréables. Cet homme là lui avait fait confiance lorsqu'il l'avait engagé et il ne la méritait pas.

La porte était maintenant à quelques enjambés du surveillant. Il s'assura que son pistolet était bien dissimulé. Pas question d'inquiété le boss. Tout à coup il entendit du bruit dans le couloir il se retourna d'un bloc et faillit sortir son arme avant de se rendre compte qu'il s'agissait d'un élève qui n'était pas couché. Mais à quoi pensait t-il bon sang ! qu'est ce que les Yakusas pourraient bien venir foutre dans le pensionnat ! Il devait se calmer. Avant même qu'il n'est pu lancer un avertissement à l'étudiant, celui-ci fit demi tour en vitesse et disparut au coin du couloir. Bon enfin cela ne le préoccupait pas.

Il était maintenant devant la potre en question. Il hésita un peu, puis cogna doucement...

« Monsieur êtes vous là ? »

Habitudes du directeur? Et bien rester dans son bureau jusqu'à tard le soir était devenu l'une de ses habitudes les plus usuelles. Donc oui, lorsque Kifa vint cogner à sa porte, Alkanen leva la tête et regarda la porte, se demandant qui, à cette heure-là, viendrait bien le voir dans son bureau? Shykeiro, Kats ou seii...Il ne voyait vraiment pas qui d'autre. Surtout que ce n'était pas une heure pour venir causer. Il n'était pas déranger, loin de là. Rien ne le dérangeait en faites. Il reconnut la voix de son deuxième surveillant assez rapidement

"Entrez Kifa."

Lui permit-il d'une voix extrêmement douce, mais qui parvint tout de même aux oreilles de son enseignant.

Il était surpris, que pouvait bien vouloir son surveillant pour venir le voir à une heure pareille? Ça devait être très urgent, très grave ou même peut-être bien les deux. Donc, il pouvait déjà s'attendre à de très mauvaises nouvelles, ce qui n'était pas vraiment pour lui plaire, mais après tout, en tant que directeur, il avait la responsabilité d'assurer la sécurité et le bien-être de son personnel. Une chance d'ailleurs que personne ici n'était syndiqué. Quoique de toute manière, personne n'en avait pas besoin. Il n'était pas un tortionnaire. Seulement un vieillard gentil qui savait faire des concessions et des compromis.

"De quoi vouliez-vous me parler?"

Toujours de la douceur dans sa voix. Alkanen Tarakoya Hikari n'avait pas l'habitude de faire peur aux gens, ni d'avoir l'air de mauvaise humeur. Homme simplement sympathique aux goûts simples et à l'attitude sereine. enfin...quand des imbéciles de son ancienne organisation ne venait pas le faire chier. (ça aucun rapport avec Kifa...)Il posa son regard rassurant et convivial sur son surveillant, attendant qu'il parle.

Le moment était venu d'expliquer la situation.

« Je suis désolé de venir vous déranger si tard, mais il s'agit de quelque chose d'urgent. Je serai direct. Il se trouve que lorsque vous m'avez engagé, je n'étais pas aussi blanc que mon CV le laissait paraître. Par le passé, j'ai fréquenté des gens très peu recommandables et dangereux qui aujourd'hui, à cause de certaines erreurs que j'ai faîte, en veulent à ma vie. »

Kifa avait l'air très mal à l'aise, mais en même temps, il était content de se débarrasser de ce poids, qu'il gardait pour lui. Le directeur le rassurait dans sa façon d'être. Il semblait toujours maître de la situation et une force sereine se dégagait de lui, le poussant à continuer son discourt.

« Je me vois vois donc dans l'obligation de donner ma démission afin d'éviter de mettre quiconque ici en danger à cause de moi et de mes problèmes. Je tiens également à m'excuser. »

Peu importe la réaction de son patron, cela ne changeait rien pour lui, mais il espérait tout de même qu'il ne lui en voudrait pas trop où qu'il ne réagirait pas trop mal. Il trouvait cela dommage de gâcher la confiance que le directeur avait eu en lui. Cet homme avait toujours été bon et conciliant avec le surveillant.

"Personne ne met dans son CV les erreurs de jeunesse."

Fit-il remarquer, un sourire conciliant sur les lèvres. Il comprenait tout à fait où voulait en venir son surveillant. Pourtant, il ne haussait pas le ton, ne semblait pas du tout outré par ce qu'il entendait. Sachant ce que lui-même était, bien des années auparavant, il ne pouvait rien lui reprocher. Il ne pouvait que le comprendre. Quoique la différence entre les deux étaient peut-être qu'Al semblait plus doué pour résoudre ses problèmes.

"Si je comprends bien, vous démissionnez pour aller vous occuper vous-même de ce problème. Votre but est-il de vous faire tuer Kifa?"

Toujours doux, toujours souriant, mais dans son regard, une lueur très sérieuse brillait. Étant directeur, il pouvait refuser ou accepter une démission et celle-ci, il ne lui plaisait guère de l'accepter. D'ailleurs, il détectait la présence d'une arme sur son surveillant. Depuis la dernière attaque de ses anciens amis, Al avait prit l'habitude de mettre en onde un appareil que ses parents adoptifs avaient créé pour sa protection. Comme quoi ça pouvait servir. Au moins, personne ne le savait, sinon ça aurait très bien pu créer une panique...

"Vous comptez vous battre seul?"

Il pencha la tête sur le côté.

"Vous ne pensez pas vous surestimer, ou les sousestimer?"

Ce n'était guère une insulte, mais une façon de faire pour que Kifa réfléchisse à ce qu'il était en train de faire.

Kifa était surpris par la réaction du directeur. Il ne s'attendait pas du tout à cela.

« Je ne sous estime personne monsieur et je sais pertinemment que je ne survivrai pas au delà de deux jours. En fait, je me contente d'espérer qu'on me tuera vite sans me torturer. Cela est bien assez pour moi, tant qu'on ne touche personne d'autre à qui je tiens. »

Le surveillant était maintenant plus déterminé que jamais. Il ne comprenait simplement pas pourquoi son patron prenait tout cela à la légère de cette façon. Le stresse de mourir et l'inquiétude prirent le dessus et il se fâcha devant le manque de réaction du directeur.

« Vous pourriez au moins dire quelque chose qui convient à la situation non ! Je vous parle de la mafia moi, des Yakusa ! Arrêter de faire cette tête sereine alors que je crève de peur bon sang ! Il vont me tuer vous comprener ! Et regardez, c'est tout ce que j'ai contre eux ! »

Il sort son katana et son pistolet et les lance sur son bureau.

« Vous voyez, je suis même armé ! La meilleurs chose à faire en fait, c'est de me faire arrêter pour possession d'arme à feu ! Comme ça au moins en prison, je survivrai un peu plus longtemps ! »

Il est fâché et regarde le directeur les yeux froncés.

Alkanen l'écouta parler, un peu chagriné. Beaucoup d'hommes faisaient des folies sous la menace et à ce qu'il voyait, Kifa faisait partie de ceux-là. Même quand le jeune homme lui hurla dessus, il ne changea pas d'air. Il le laissa faire même. Aucune réaction physique non plus quand les armes attérirent sur son bureau. Il les regarda, un instant. Un pistolet et un katana. Certes...bien peu contre des Yazuka.

"Je ne prends pas la situation à la légère, j'essaie de vous faire comprendre que vous faites une folie."

Rectifia-t-il sans quitter sa douceur. Il ne se frustrerait certes pas pour si peu. Ce n'était pas être pompeux ou trop sûr de lui, il avait simplement apprit à ne pas paniquer à toutes les situations un peu difficile qu'il rencontrait. Quoiqu'il devait avouer que Kifa s'était mis dans la...disons dans la merde.

"Écoutez-vous, un peu. Vous parlez de vous faire tuer..."

Il finit par se lever, le sourire ayant disparut de son visage.

"Vous vous entendez au moins?! Comment voulez-vous que j'accepte votre démission alors que vous souhaitez vous mettre tout seul dans les pires ennuis."

Il contourna le bureau. Si son regard était toujours aussi doux, son expression avait perdu de sa lueur joyeuse. Il se planta devant son surveillant.

"Vous croyez que c'est intelligent? Ne jouez pas au héro Kifa! Ne soyez pas égoïste!"

Il soupira, se calma.

"«Je ne veux pas faire de mal à ceux à qui je tiens.» C'est ce que vous avez dit non? Et vous croyez qu'en allant vous faire tuer vous réglerez tout. C'est plus un moyen de s'enfuir je dirais."

Il eu finalement un sourire doux.

"Vous pouvez trouver de l'aide Kifa. Je ne veux nullement accepter votre démission, je ne veux guère appelé les autorités et je désire encore moins vous faire tuer."

Il planta son regard tranquille dans celui de son surveillant.

"En faites, je crois que je pourrais vous aider..."

Ou du moins essayer...pensa-t-il en lui-même.

À mesure qu'il écoutait le directeur parler, Kifa se calmait. Il avait raison, il ne voyait pas la situation clairement, aveuglé par la peur. Il se laissa tomber sur une chaise, vidé de son énergie de tout à l'heure. Il releva la tête vers son patron. Il n'y avait plus de traces d'agressivité sur son visage.

« Pardonnez moi, je me suis emporté. Simplement voilà je ne savais plus quoi faire. J'ai été assez stupide pour leur volé plusieurs millions de yens à l'époque où je travaillais encore pour eux. Il m'utilisaient pour régler certains problèmes avec leurs fournisseurs. Évidemment ils s'en sont rendu compte après un certain temps et ont exigés que je rende tout. Je l'aurais bien fait, je tenais à la vie, mais ma deuxième erreur a été de me faire voler à mon tour. Je suis tellement nul. »

Kifa prit une petite pause, baissa la tête, respira un bon coup, puis repris.

« Pendant un certain temps, ils ont envoyés des hommes pour mettre la main sur moi. Jusqu'à maintenant, j'ai survécu grâce à mon talent en combat, à mon pistolet et en restant dans des endroits peuplés le plus souvent possible. Puis, ce que je craignais est arrivé... »

Le surveillant regarda le vieil homme dans les yeux, avec un air grave.

« Ils menacent maintenant une personne à qui je tiens énormément... »

Il se leva.

« Je suis un homme comme les autres monsieur et j'ai peur. Mais malgré cette peur que j'ai de mourir, j'irai quand même, car je ne vois personne pour m'aider. La police ne peut pas, mes proches non plus et surtout pas un vieux directeur de pensionnat qui n'a jamais connu ce genres de choses. Vous avez beau dire de belles choses et me proposer votre aide, mais je ne crois pas que vous puissiez y changer quoi que ce soit. Je vous respecte beaucoup malgré tout, vous êtes quelqu'un de bien et je m'excuse. »

Kifa regarda le directeur avec tristesse.

« Je suis un lache, vous avez raison, mais je n'ai rien trouvé de mieux. »

Al écouta attentivement tout ce qu'avait à dire son surveillant en même temps que de réfléchir dans sa tête à la conséquence que pouvait amener un tel acte. Quoiqu'il avait de la chance d'être encore vivant. Pour avoir fricoter avec quelques Yakuza, ce n'étaient pas des tendres. Kifa avait tout un instinct de survie, il en était même impressionné. Alors que le jeune homme se laissa tomber sur son siège, Al lui resta debout. Il n'avait plus envie de s'asseoir et son cerveau marchait à toute allure. Il allait devoir faire preuve d'imagination. Il ne pensait pas que demander un coup de main à ceux qu'il avait trahit serait une bonne idée. À moins bien entendu qu'il ne lui reste quelques vrais amis.

"Ne soyez pas trop dur avec vous.."

Dit-il avec un léger sourire. Puis, il en vint à une partie qui faillit lui faire perdre son sourire. Pourtant, il le garda, se disant qu'il ne devait pas le prendre mal. Il trouvait que du haut de ses apparences de 40 ans il ne paraissait pas son âge, mais bon. Détail. Il eu un petit rire des plus discret.

"Sincèrement, je crois que c'est un peu vexant, mais je ne vous en veux pas."

Il lui fit un sourire complice.

"Je n'ai pas dit que vous étiez un lâche, ne vous inquiétez pas, mais vous ne devez pas mourir pour ce genre de conneries."

Il regarda sa bibliothèque pendant quelques secondes.

"Et si je vous disais que le vieillard en connaît plus que ce qu'il dit et qu'il peut vous aider?"

Demanda-t-il en le regardant à nouveau.

Le directeur avait à peine bronché lorsqu'il l'avait traité de vieillard. Il n'était pas susceptible. Plus Kifa écoutait ce que son patron lui disait et plus il avait envie de lui faire confiance. Il semblait réfléchir à tout cela avec calme et sérieux et n'avait pas eu l'air trop déstabilisé quand le surveillant lui avait expliqué dans quelle situation il se trouvait. En plus il n'avait presque pas réagit au moment ou les armes avaient atterris sur son bureau. Peut-être que, finalement, cet homme avait vraiment quelque chose de spécial que Kifa ignorait. Chaque fois qu'il se trouvait en sa présence, il ressentait une sorte de force indescriptible. Il faisait un drôle d'effet... Et voila que le directeur lui disait directement qu'il pouvait faire quelque chose pour l'aider.

« Si c'est le cas monsieur, alors je vous écoute attentivement... »

Il se rassoit sur la chaise et croise ses jambe en regardant le directeur avec un air plus calme. Il est intrigué par l'offre de son patron et est bien curieux de savoir ce qu'il à à proposer. Il s'attendait à tout.